Les poètes - Aragon

Publié le par Gwendal

Je n'ai jamais été un grand fan d'Aragon, connu pour une poésie militante pas toujours très subtile, qui ici se double d'une écriture un peu automatique qui manque cruellement de contrôle qualité. Ajoutez des rimes particulièrement agaçantes (frite avec Amphitrite ?), et une prétendue structure théâtrale qui lui sert surtout à présenter comme un ensemble cohérent ce qui n'est qu'un assemblage épars de morceaux d'inspirations différentes, vous obtenez de quoi énerver n'importe quel lecteur pas trop ébloui par son aura de Grand Poète.

Il faut pourtant le lire : d'abord pour son Voyage en Italie, Milan sous la pluie, son insondable tristesse, qui capture parfaitement une certaine Italie mélancolique et sereine, la présence de la mort ; et pour les quasi dernières pages, tentative de capture en "flux de conscience" façon Ulysses l'acte de la création poétique, le jeu des associations d'idées qui se créent plus ou moins spontanément, se cristallisent sur quelques mots, le douloureux puzzle perpétuellement recommencé, la sensation de libération face à la phrase achevée, équilibrée, aboutie.

Publié dans Livres

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