Cet obscur objet du désir - Luis Bunuel

Publié le par Gwendal

Ou le plus pur exemple de cinéma discrépant : au sens strict, pour la scène finale de la vitrine, et son raccommodage qui serait à sa place dans le Chien Andalou. Mais plus largement, parce qu'ici les codes du cinéma classique sont dynamités de l'intérieur - ce ne sont jamais que des scènes qu'on pourrait trouver dans n'importe quel film, mais il y a toujours un détail quelque part qui rappellera au spectateur qu'il se trame des choses à l'exacte limite de la conscience. Même chose pour ce scénario qui ne respecte pas vraiment un enchaînement logique des sentiments humains (discrépant aussi, alors le Bad Lieutenant) ; et bien sûr pour ces personnages qui ne s'enferment plus dans un acteur - Conchita interprétée par deux actrices, la froide et austère Carole Bouquet et la plus riante Angela Molina à tour de rôle, sans que le scénario le justifie vraiment (contrairement à ce bon Docteur Parnassus qui jouait la même carte).

Fernando Rey est amoureux de la belle Conchita, et leur course entre désir et répulsion, entre l'homme qui veut toujours aller trop vite et la femme qui veut garder sa liberté, ne pas être, littéralement, "possédée", reste la plus belle des discrépances. Elle se finira, naturellement, dans une explosion - Pierrot le Fou ou K : la seule fin possible (sur fond, bien sûr, d'explosions terroristes).

Publié dans Films

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