Les regrets - Joachim du Bellay

Souvenez-vous, "Heureux qui comme Ulysse..." et "France, mère des arts...", et "Rome de Rome est le seul monument / Et Rome Rome a vaincu seulement" - il fait bon, tout de même, de ressortir Du Bellay de sa naphtaline de soporifiques cours de français, d'abord parce que lesdits classiques méritaient de le devenir - même si une légère modernisation a parfois heurté les fragiles alexandrins... Ensuite parce qu'à lire l'ensemble (Les Regrets, les Antiquités de Rome, Défense et illustration de la langue française), le portrait du poëte qui se dégage est on ne peut plus attachant : pauvre exilé dans cette Rome décadente et déliquescente quand il ne rêve que de revenir chez lui retrouver ses amis d'enfance, il alterne le regret le plus pur avec la satire la plus mordante. L'art, aussi, de la lettre-sonnet ; et le polémiqueur qui poind dès qu'il s'agit de sa belle langue française...