In the air - Jason Reitman

Publié le par Gwendal

On mentionnera pour le plaisir la fantaisie qui veut qu'un film américain nommé "Up in the air" devienne "In the air" pour la version française. Clooney, qui tourne beaucoup ces temps-ci, devrait peut-être ralentir un peu le rythme et essayer de faire autre chose, mais ici, au second degré, il est parfait. In The Air fonctionne sur un merveilleux principe, celui de la preuve par l'absurde : que se passerait-il si le système des miles, de la vie en mouvement perpétuel, aussi désincarné que possible - à commencer par le paiement par cartes en plastique - était poussé à l'extrême ? Que se passerait-il si ce qui est un privilège de cadre sup' par ailleurs vécu comme relativement exceptionnel devenait un mode de vie, érigé en système de pensée ? Lorsque Clooney, l'avocat du diable, se retrouve cloué au sol, c'est malheureusement l'intrigue qui vit la même chose : Reitman de s'emmêler les pinceaux en exaltant mariage, famille, attachements divers et variés, plans faciles sur le frigo dans lequel on retrouve les mignonnettes d'hôtel.

 

Mais la première partie du film est menée magistralement : accélération de la vie, optimisation de chaque mouvement, pour conduire à cette apesanteur facile des chaînes d'hôtels où tout est identique dans chaque établissement. On pense très fort à Virilio et ses passages centrés sur Howard Hugues, ou au film réalisé par Scorsese sur ce dernier ; à des notions de territorialisation chaque jour plus d'actualité...

 

Aussi : il est frappant de constater à quel point les deux personnages vivent une vie "dématérialisée" - facilitée par l'absence de personnel humain. On aperçoit bien un employé d'une agence de location de voiture, parfois une hôtesse derrière son comptoir... pour le reste, des cartes magnétiques, des écrans. Que Clooney soit relégué au rang des facilités jetables, dans ces conditions, n'est que le prolongement logique.

Publié dans Films

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